« Je me suis senti extrêmement coupable et pendant très longtemps. C'est une des choses les plus difficiles que j'ai eu à faire, de quitter une personne dans un état comme ça dans une période où il était encore à l'hôpital, en période de réadaptation.
J'ai réfléchi jour et nuit, j'avais maigri, j'allais pas bien, je faisais semblant devant lui que tout allait bien parce que quand tu es devant une personne comme ça, il faut toujours que tu sois à ton meilleur, de bonne humeur, il faut que la journée soit belle. Mais je partais en ski de fond et je pleurais pendant 10 kilomètres.
Et lui dans son état, il trouvait que notre couple allait de mieux en mieux. Depuis qu'il avait eu son accident il disait qu'on s'était rapproché et que notre couple était plus solide. Et ce n'est pas ça que je sentais du tout de mon côté donc c'était très difficile. J'ai consulté des membres de sa famille, j'avais besoin d'aide. Et sa soeur un jour m'a dit il n'y a pas une façon de quitter une personne dans cet état-là, c'est bing bang pouf!
Je l'ai quitté une semaine après. J'ai quitté la maison où j'étais, lui était toujours à l'hôpital. Je me suis dit que c'était de le quitter pendant qu'il était encore à l'hôpital parce qu'après ça il se serait monté une espèce d'histoire dans sa tête, il serait revenu à la maison alors qu'ils seraient en train de l'adapter, il serait arrivé et là je serais parti.
Je me disais que pendant qu'il était à l'hôpital au moins là il aurait des soins, des gens pour s'occuper de lui, une aide psychologique...
C'était peut-être pas la meilleure solution, mais c'est celle que j'ai trouvée. Et je me suis senti coupable pendant très longtemps. »