« Si nous prenons aujourd'hui la parole, c'est pour tenter de rééquilibrer le discours. C'est vertigineux, parce que les questions que cette affaire suscite sont infiniment plus grandes que nous. C'est l'arbre qui cache la forêt. Nous prenons aussi la parole par crainte que notre silence, s'il continue, soit vu comme de la passivité, du désintérêt ou pire, des regrets. La culture du silence demeure visible, présente et concrète. Nous sommes aux premières loges de ce cercle vicieux de blâme, de honte, d'attaques verbales et de menaces de répercussions sociales et juridiques, qui poussent les survivant.e.s à se taire.
Nous ne rétractons pas nos dénonciations d'agressions et d'inconduites sexuelles. Nous sommes solidaires avec celles qui regrettent, parce qu'elles ont le droit de définir les termes de leur propre expérience. Toutefois, de notre côté, nous considérons notre partage tout aussi valide et important qu'à l'été 2020 », ont-elles écrit dans une lettre ouverte.